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Maxx

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Masculin Emploi/loisirs : Etudiant

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MessageSujet: Ptit article interessant.   Ptit article interessant. EmptyDim 21 Juil - 15:58

http://www.lesinrocks.com/2013/07/19/actualite/mdma-des-hauts-et-des-ebats-11406683/



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Anciennement popularisée sous le nom d’ecstasy, la MD fait un carton en soirées. Peu d’effets secondaires, faible addiction, grosse descente, cette fausse nouvelle drogue est devenue un phénomène mondial. Enquête substantielle auprès d’un toxicologue et d’extatiques clubbeurs.




Dimanche 23 juin, 10 heures du matin. La lumière a pris le dessus sur les ombres de la nuit parisienne. Alors que des mamans promènent leurs poussettes sur les berges de la Seine, un vrombissement sourd s’échappe d’une péniche dotée d’une grande terrasse découverte. Un dimanche sur deux, dans des afters qui se prolongent de 7 heures jusqu’à 2 heures le matin suivant, le bateau tangue sur des rythmes house et techno. La petite centaine de jeunes de 18 à 35 ans qui se pressent à l’intérieur ont le sourire aux lèvres et l’air joyeusement ailleurs. Beaucoup d’entre eux sont sous MDMA. Signe qui ne trompe pas, beaucoup ont dans la main une petite bouteille d’eau pour éviter la déshydratation, l’effet secondaire le plus notable.
Sylvestre*, 26 ans, tient, lui, une bouteille de bière de 75 cl. Après avoir dansé durant deux heures, il vient s’oxygéner sur la terrasse. Calé sur un banc, Sylvestre prend le soleil, la tête en arrière. Sourire légèrement niais aux lèvres, il est sous MD. « La c’est vraiment la connexion, l’amour confie-t-il l’air évasif. C’est comme marcher sur un petit nuage. Ça me permet de m’évader, d’oublier tous les soucis du quotidien. Les vicissitudes de la vie ne m’atteignent plus, je me sens libéré d’un poids. T’es heureux, t’as envie de faire connaissance avec tout le monde. »

En quelques années, la MDMA est devenue la drogue la plus hype au détriment de la cocaïne. Selon un rapport de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) daté de 2010, 4,2 % des jeunes de 18 à 25 ans ont déjà pris une fois de la MDMA au cours de leur vie. Alors qu’en 2009 il y avait eu en France, comme dans le reste de l’Europe, une forte pénurie, due à des saisies massives au Cambodge, le produit a fait un retour tonitruant dans les soirées parisiennes en 2010. Un rapport récent de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) signale que la disponibilité de la substance sous ses trois formes (comprimé, poudre et cristal) est en hausse sur tout le territoire français et notamment dans les grandes villes (Bordeaux, Metz, Marseille, Paris, Rennes). D’autant plus que, contrairement à la cocaïne, son prix a considérablement baissé, passant de 80 à 55 euros le gramme en moyenne.

« La prise de MDMA a augmenté de façon incroyable, c’est véritablement devenu un phénomène mondial », confiait récemment le médecin urgentiste Robert Glatter au New York Times.
Retour sur la péniche. Quelques sets de musique plus tard, Mateo, 21 ans, nous explique les règles pour tenir lors d’un after. « Quand tu t’y rends, tu as différentes façons de tricher pour tenir. Elles varient selon les lettres de l’alphabet : C (cocaïne), D (MDMA) et enfin K (kétamine). Le mieux, c’est la quatrième lettre, la D », raconte-t-il. La MDMA est devenue la potion magique pour tenir physiquement lors de longues soirées electro. Selon un rapport de l’OFDT datant de 2004-2005, 70 % des personnes interrogées dans des contextes festifs liés au milieu techno (bars, clubs et discothèques) confiaient en avoir déjà absorbé. Ce chiffre s’élevait à 90 % dans les milieux alternatifs (teknivals, free parties, zones off des festivals).

Comme beaucoup de consommateurs, Matéo parle de la MDMA comme d’une drogue nouvelle, contrairement à la coke qui serait devenue « ringarde ». Pourtant, la MDMA, principe actif de l’ecstasy a été synthétisée il y a plus d’un siècle par les laboratoires Merck en Allemagne, juste avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. La MD aurait même été utilisée sur le front où ses propriétés stimulantes, auraient été censées atténuer la fatigue et redonner le moral aux soldats. Mais Merck réfute ces allégations.

Réapparue dans les années 70 en psychiatrie, la molécule connaît ses premiers usages récréatifs dans les clubs new-yorkais à la fin des années 80. Une décennie plus tard, l’ecsta devient même la came préférée des rave parties. Victimes de leur succès et de la hausse de la demande, les comprimés d’ecstasy subissent alors différentes techniques d’adultération (ils sont mélangés avec de la caféine, du speed, de la kétamine ou bien encore de l’aspirine). La réputation de l’ecstasy se dégrade. Mais, comme souvent sur le marché de la drogue, il suffit d’un ripolinage marketing pour relancer le produit. Au début des années 2000, la MDMA réapparaît sous forme de cristaux qu’il est nécessaire de réduire en poudre afin d’avoir recours au sniff ou à l’ingestion. Cette plus grande pureté rassure le consommateur et fait repartir la MDMA.

Mateo en est convaincu, la MDMA est la meilleure drogue possible : « C’est bien parce que ça ne coûte pas trop cher et parce que c’est facile à absorber. Après l’avoir ingéré, tu te dis qu’il ne faut surtout pas regarder sa montre. Au bout de 30 à 40 minutes, tu sens la montée et tu es fixé sur ce qui va t’arriver. En général, les effets durent de 6 à 8 heures. » Comme la plupart des consommateurs de MD, Mateo a ingéré la substance grâce à un « para », c’est-à-dire une petite dose de poudre contenue dans une feuille à rouler qu’il a avalée en buvant un verre comme s’il prenait une aspirine.
« J’ai gobé le para avant d’arriver dans la queue. Et c’est trop marrant parce qu’ils m’ont fouillé et ils ont trouvé un emballage mais c’est tout ! Eh oui, ‘consumed ! It’s in my belly, motherfucker !’« , jure-t-il dans un sabir de franglais. Sa consommation discrète explique également le succès du produit. Alors que de plus en plus de clubs parisiens font la chasse aux drogues et notamment à la cocaïne en enlevant les loquets des portes ou bien encore les abattants des cuvettes des WC afin d’empêcher les gens de sniffer, la MD se révèle très simple à absorber.

Mateo est en pleine montée. « C’est comme si ton corps devenait une sorte de musée que tu te mets à contempler, confie-t-il, extatique. Tu te découvres de l’intérieur. T’as l’hormone du bonheur sécrétée puissance mille donc forcément t’as envie de rencontrer des gens. Le contact de la peau, c’est énorme aussi. Ça te donne envie de faire des massages aux gens. S’embrasser c’est dément sous MD. Regarder un bébé ça doit être pas mal aussi », ajoute-t-il en se marrant. Il se met à parler de plus en plus vite et remue les bras de manière frénétique.

« Oh it’s good stuff, it’s fucking good stuff. We’re friends, lâche-t-il au moment de nous embrasser sur la joue. Je ressens une impression de plénitude, de bien-être. Je ressens de la chaleur des orteils aux globes oculaires, mes yeux squizzent. J’ai l’impression d’être plus intelligent, mais en fait je suis juste plus con. »
Le débit de ses paroles devient de plus en plus difficile à suivre. Cela ne l’empêche pas d’entamer un laïus totalement halluciné sur la construction des ponts. « Toute construction de pont commence toujours par une étude avec des géomètres pour voir le nivellement, assène-t-il sûr de son fait. Ensuite, ce sont des ingénieurs qui font les ponts et donc ils calculent le tout et voilà ils posent un pont et hop ! Et les gens finissent par marcher dessus. » Même s’il n’a pas encore la crédibilité d’un ingénieur des Ponts et Chaussées, Mateo nous aura au moins permis de vivre en live les effets directs de la MD.

Changement d’ambiance, une semaine plus tôt, dans un appart du XIXe arrondissement où une quinzaine de trentenaires dansent sur les sons electro du DJ norvégien Todd Terje. Parmi eux, Aurélien, 27 ans, et deux amis ont pris de la MDMA. Comme tous les mois, un dealer est passé chez eux afin de les réapprovisionner. Loin de se limiter aux seules raves, la MDMA est en passe de devenir la « nouvelle drogue de choix de l’élite urbaine », comme l’écrivait récemment le Daily Mail. Des traders aux hipsters, son usage s’est répandu partout.

Si les pupilles d’Aurélien et ses amis n’étaient pas légèrement dilatées, personne ne pourrait se douter qu’ils sont sous MD. « Je m’autorise à prendre de la MD car mon environnement professionnel et familial est relativement stable, explique-t-il. Quand je ne me sens pas serein, je ne vais pas prendre le risque de me mettre dans un état second. »

Si l’addiction à la MDMA est réputée être assez faible, les descentes peuvent se révéler rudes. L’ecstasy agit en libérant une plus grande quantité du neurotransmetteur appelé sérotonine qui régularise entre autres les émotions, l’humeur, l’appétit et qui contrôle les impulsions. Son épuisement dans le cerveau quelques heures après la prise peut engendrer un état de dépression et certains effets secondaires comme des troubles neuropsychiatriques (angoisse, hallucinations), des nausées, maux de tête ou bien encore des difficultés à trouver le sommeil. Le réseau Drug Abuse Warning rapporte que le nombre d’hospitalisations relatives à la prise de MD a doublé depuis 2004 aux Etats-Unis.

Au cours de la soirée, Aurélien se montre cajoleur et enjoué. Il embrasse ses amis et multiplie les compliments et les accolades avec la gent féminine.
« C’est une drogue sociale, confie-t-il. J’en prends pour sublimer une soirée qui s’annonce prometteuse. Quand je suis sous MD, j’ai beaucoup d’affection pour mon prochain », ajoute-t-il.
Dans une société qui porte au pinacle la réussite individuelle, tel le héros de Bret Easton Ellis dans American Psycho qui s’envoie de la cocaïne à chaque page, le retour en grâce de la MDMA n’est pas anodin. Considéré comme l’un des pères de la MDMA, le pharmacologue et chimiste américain Alexander Shulgin en parlait comme d’une drogue entactogène, au sens où elle pousse au contact humain. La MDMA disperse les ego et pousse au rapprochement des corps. Sa consommation seul chez soi n’a aucun intérêt. Jusque dans les années 60, les hippies utilisaient le LSD pour se trouver spirituellement, de la même manière, la MD semble répondre à de nouvelles aspirations à faire la fête ensemble, dans un hédonisme partagé. Près d’Aurélien, affalé sur un canapé, son ami Christophe confirme. A 28 ans, cet ingénieur se révèle être un récent converti. « Je n’avais même jamais fumé avant de prendre de la MD mais j’ai commencé avec des amis dans un cadre festif et depuis je continue », sourit-il. Un brin philosophe, il ajoute : « Camus disait : ‘Un homme ça s’empêche’, là tu ne te retiens plus. Tu as vraiment envie de te rapprocher des gens, tes yeux deviennent des gyrophares, tu es totalement désinhibé, toutes les barrières s’effacent. »

Vers 7 heures du matin, le soleil s’est levé et il ne reste que cinq personnes dans ce grand appartement parisien. C’est le moment où Aurélien se décide à rejoindre un ami dans un night-club du XVIIIe arrondissement. Il fait une partie du chemin à pied, le reste en taxi, pas le moins du monde fatigué. Dès qu’il pénètre dans l’établissement, Aurélien prend un second « para », histoire de rester « éveillé ». Il ne retrouve pas son ami mais cela ne l’empêche pas de danser seul durant plusieurs heures. A 13 heures, la boîte finit par fermer ses portes et tous les clients sont contraints de sortir. Avec d’autres « clubbers », Aurélien s’assoit sur la place située en face du club. Un dialogue s’engage avec deux couples. « Un after chez moi, ça vous branche ? », balance Aurélien. Les deux couples acquiescent et débarquent dans son appartement situé non loin de là.
Une fois chez lui, Aurélien baisse les stores, allume sa sono et poursuit sa soirée comme si de rien n’était. Au bout d’une heure, l’un des couples demande à utiliser sa douche et finit par faire l’amour à l’intérieur. A 15 h 30, les invités quittent les lieux et Aurélien se décide à aller dormir. Sa soirée avait débuté vingt heures plus tôt.

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